Résoudre les troubles de la mémoire


Parfois, la mémoire nous joue des tours, mais sans que cela nous affecte réellement, car c'est un phénomène passager, issu d'une fatigue momentané ou d'un surmenage.

Quand une personne est amenée à diagnostiquer un trouble de la mémoire, c'est qu'elle vient de franchir le seuil des causes simples. Il va lui falloir dépasser ses propres peurs et affronter avec courage le diagnostic des médecins spécialisés. Cette étape représente un véritable défi. Car rééduquer sa mémoire avant qu'elle ne défaille complètement reste une épreuve difficile à franchir.

Ce sont normalement des neurologues et des neuropsychologues qui traitent ce genre de problèmes. Il leur faudra dans un premier temps établir le diagnostic final puis envisager le traitement adéquat.

Si une personne de votre famille souffre d'Alzheimer ou de trouble de la mémoire lié à son vieil âge, il est recommandé de consulter ce genre de médecins.

Des examens vont nécessiter l'imagerie cérébrale ou exiger que le patient subisse une batterie de tests neuropsychologiques. Par exemple, le Wechsler est un éventail de tests qui consiste à évaluer les performances cognitives d'une personne. Ces tests s'adressent à des adolescents comme à des adultes ou à des personnes âgées.

L'utilisation de ce test peut servir à orienter un adolescent dans sa scolarité. Dans ce cas, le test sera accès essentiellement sur la mémoire des chiffres, de l'arithmétique, du vocabulaire et de la compréhension.  

Chez un adulte ou une personne âgée, le test s'orientera sans doute davantage sur l'organisation spatiale et temporelle, mais aussi sur la conceptualisation, le raisonnement logique ou de synthèse.

Bien sûr, on cherchera à évaluer la mémoire immédiate, la perception des images, l'adaptation à la réalité, le schéma corporel, etc.

Le test dans sa globalité sert à identifier les troubles cognitifs neurologiques ou psychiatriques.

Quand une personne de notre famille est affectée par une maladie occasionnant des troubles importants de la mémoire, il est préférable de s'assurer le soutien d'une association ou d'un service hospitalier spécialisé. Le personnel sera alors en mesure de vous guider dans les démarches à suivre. Cette épreuve ne concerne pas que la personne malade, mais toute la famille. Il faut pouvoir se relayer pour souffler un peu et arriver à s'organiser. Car une personne qui présente des défaillances mémorielles peut devenir un lourd fardeau pour ses proches. C'est pourquoi les associations se sont activées pour donner les informations concernant les soins, les aides à domiciles, les possibilités d'hospitalisation de jour, etc.

Troubles de la mémoire


Toute maladie y comprise virale peut avoir des conséquences heureusement réversibles sur la mémoire. Dès que le système immunitaire est sollicité pour faire face à la maladie ou si une douleur vient perturber un individu, le ressent immédiatement une diminution de sa concentration. Son cerveau se focalisera davantage sur la maladie ou la douleur, car son but est de nous aider à survivre. Il privilégiera donc ces deux aspects au profit de la mémorisation.

Bien entendu, certaines maladies ciblent le système nerveux et dans ce cas, les conséquences sont bien plus graves encore.

Par exemple, la maladie d'Alzheimer détériore progressivement le cerveau en affectant dans un premier temps la mémoire courte et finalement, la mémoire au long terme.

Certains indices permettent de lever la suspicion ou de la confirmer.

Si vous constatez qu'une personne âgée de votre famille souffre de troubles de la mémoire et l'ignore, il convient de s'en inquiéter. Généralement, on repère de la confusion chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Ils répètent souvent la même question, perdent le réflexe de la marche, oublient qui ils sont, leur âge, quand ils doivent manger ou s'habiller...

Cette maladie est évolutive et actuellement on ne connaît aucun traitement pouvant l'arrêter.

Dans le cas de l'artériosclérose qui entraîne le durcissement des artères, l'oxygénation du cerveau devient de plus en plus rare. Cette maladie survient quand le taux de cholestérol et le dépôt de calcium s'accumulent dans la paroi des artères. Le sang peut alors difficilement circuler.

Normalement, cette maladie concerne davantage les personnes qui ont plus de soixante ans. Les risques s'accroissent en cas d'obésité ou d'hypertension artérielle.

Le cerveau ne pouvant pas vivre sans une irrigation régulière et constante, il va de soit, qu'à la diminution de l'oxygène, ses facultés diminuent considérablement entraînant des problèmes irréversibles.

Les tumeurs cérébrales sont aussi des causes importantes de troubles de la mémoire. Les cellules cancérigènes peuvent se multiplier n'importe où dans le cerveau et selon l'endroit, influencer considérablement les troubles associés. Habituellement, ce sont des gliomes qui se forment, une sorte de tumeur qui agit au niveau des cellules gliales. Ces cellules ont pour rôle de nourrir les neurones. Quand la tumeur grossit, elle génère une pression sur une partie du cerveau qui alors manque d'approvisionnement sanguin, c'est alors qu'apparaissent les troubles les plus importants. Si la zone du langage est touchée, le patient peut perdre l'usage de la parole.

On peut ajouter à cette petite liste le syndrome de la fatigue chronique. C'est une maladie dont on ignore encore les causes. On sait seulement que la fatigue est à la fois physique et morale, alors que la personne qui en souffre ne fait pas d'effort particulier pouvant à ce point l'affaiblir. D'ailleurs, le repos ne modifie en rien cette sensation de fatigue. Cette fatigue affecte particulièrement la concentration et donc la mémoire.

Les autres raisons souvent évoquées pour la perte de mémoire concernent la prise de certains médicaments comme les anti-anxiolytiques, les antidépresseurs et les somnifères.

Perte de mémoire ou l'oubli?


Les causes principales de la perte de mémoire s'étendent du simple oubli provoqué par la fatigue, le surmenage, un choc émotionnel à la lésion cérébrale ou une tumeur au cerveau, ou une maladie dégénérative du système nerveux. Dans les cas ultimes, la perte de mémoire peut s'avérer le plus souvent irréversible.

Cette perte de mémoire peut affecter différentes zones du cerveau. Ainsi, une personne peut ne plus reconnaître le visage de ses enfants ou de son épouse, mais se souvenir de leurs noms.

Nous sommes dans le cas de figure des cas très graves de la perte de mémoire.

Dans le cas du simple oubli, ou d'une mémoire défaillante, on doit chercher d'autres causes avant de s'alarmer.

Pour comprendre la raison de la perte de mémoire, nous devons d'abord connaître ses mécanismes.

Il existe différents types de mémoire. La mémoire courte, par exemple, permet de nous rendre présents à tous les événements de circonstances et d'intégrer toutes les informations qui se manifestent autour de nous et en nous. Le cerveau ne les enregistre pas vraiment, il se contente de les reconnaître et de les traiter au moment opportun pour céder la place aux nouvelles informations. Toutefois, certains événements reconnus ou jugés importants vont s'inscrire dans le cerveau et peut-être même basculer dans la mémoire à long terme.

Le processus se produit quand notre cerveau identifie que l'événement va nous être utile pour l'avenir ou pour nous empêcher de reproduire certaines erreurs ou encore pour nous permettre de mieux le vivre la fois suivante.

Ce sont les sens sollicités par l'expérience réelle qui mettent en action notre capacité à mémoriser. La mémoire visuelle, auditive, tactile, gustative et olfactive est à son acuité la plus élevée.

Les sens en éveil donnent des informations au cerveau qui les traite pour les situer dans l'espace et le temps. Elles sont alors soumises au détecteur de souvenir et les imprègnent d'une nouvelle fraîcheur.

La fatigue et le surmenage provoquent parfois des troubles de la mémoire et nous pouvons comprendre maintenant pourquoi. Si notre capacité à nous concentrer est affaiblie, les informations recueillies sont moins nombreuses et notre cerveau ne peut toutes les enregistrer. Résultat, nous laissons s'échapper des actes, des éléments de nos sens aux oubliettes et nous commençons à nous inquiéter de notre sort.

Dans ce cas, il nous faut consulter un médecin afin d'identifier la cause réelle de ce trouble. Une série de tests pourra nous y aider. On peut aussi s'interroger sur notre alimentation, laquelle peut nous carencer en vitamines, magnésium, phosphore... et réduire notre capacité à mémoriser.

La mémoire est rarement irréversible, sauf bien sûr, si nous souffrons d'une maladie affectant notre cerveau.

Quand la mémoire se tourne vers l'avenir


Les phénomènes de la mémoire n'ont pas fini de nous surprendre. L'imagerie cérébrale a facilité grandement la recherche en nous permettant d'identifier les parties du cerveau qui correspondaient aux différents types de mémoire.

Il existe, par exemple, une mémoire que l'on nomme épisodique parce qu'elle permet de situer un événement dans le temps et l'espace. Elle est donc celle qui nous permet de nous souvenir d'un lieu à une date précise tout en évoquant ce qui s'est passé.

Les chercheurs en neurosciences se sont rendu compte qu'une personne présentant une lésion au niveau de l'hippocampe (zone qui gère la mémoire spatiotemporelle) ne pouvait plus se remémorer certains événements de son passé, de même qu'elle ne pouvait plus se projeter dans l'avenir. Il fallait donc en comprendre la raison et confirmer ou non l'hypothèse selon laquelle la perte de la mémoire du passé faisait perdre toute possibilité d'un futur.

Liliane Manning de l'université Duke aux États-Unis est la première à proposer une expérience en laboratoire auprès de personnes saines, pour vérifier si les zones du cerveau qui impliquent la mémorisation spatiotemporelle sont les mêmes que celles qui concernent la projection dans le futur.

Les personnes choisies devaient se souvenir d'un événement vécu le vendredi de la semaine passée et ensuite se projeter dans l'avenir le vendredi de la semaine suivante. Cet exercice permit grâce à l'imagerie cérébrale (IRM) de constater que l'hippocampe et le cortex préfrontal antéro-médian étaient les deux régions cérébrales activées durant l'exercice.

La conclusion qui en a découlé, c'est que le cerveau a besoin de puiser dans la mémoire du passé pour se faire une représentation du futur. Si la mémoire vient donc à manquer, le cerveau n'arrive plus à se définir dans le futur, en tous les cas d'une manière cohérente.

L'expérience ne s'arrête pas là, car d'autres questions sont à présent soulevées. Est-ce la seule possibilité que le cerveau connaisse pour se représenter le futur ?

Ne sommes-nous pas capables de nous projeter en des lieux parfaitement inconnus qui ne font référence en rien à notre expérience passée ?

Une chose est cependant certaine, pour que notre capacité à nous projeter dans l'avenir soit possible, il faut que notre cerveau puise dans les ressources qui lui sont habituelles pour peut-être, un jour, développer d'autres possibilités.

La conscience de soi


Tout le processus de la conscience de soi repose sur l'aptitude à mémoriser sûre du long terme. En fait, notre cerveau doit pouvoir stocker suffisamment d'informations sur nos expériences vécues, intimes, sensorielles et autres pour ensuite nous les restituer à l'aide des souvenirs.

Il est impératif que ce fonctionnement soit très souvent actif pour réévaluer le souvenir et le soumettre à l'impression du moment afin qu'il évolue en nous et consolide petit à petit notre identité.

La mémoire à long terme s'inscrit par la répétition des événements ou leur apprentissage. Le fait de revenir à un endroit défini régulièrement procède de la répétition. Tandis que la pratique d'une langue et l'usage de la répétition volontaire pour mieux la maîtriser sont un apprentissage. Ainsi, un visage devient familier quand on croise une personne régulièrement et qu'elle nous sourie. Les lieux et la redondance des saisons marquent notre mémoire pour que notre cerveau interprète l'événement et lui donne un sens.

La répétition d'un événement ou même de notre présence en un lieu ne se reproduit jamais de la même manière. Le lieu subit la luminosité du jour dans sa progression et son déclin. Les gens qui fréquentent l'endroit peuvent ne pas être les mêmes et donc, notre perception s'affine en fonction des subtilités constantes. Bien que les événements paraissent identiques, notre cerveau les examine tout en recréant une perception plus juste, mais aussi plus abstraite.

On pourrait presque parler d'une mémoire multidimensionnelle. Il est donc difficile de penser que la mémoire soit essentiellement stockée comme elle le serait dans un disque dur d'un ordinateur. Car dans ce cas, elle ne subirait pas de modification en termes de sémantique.

Notre perception rend la mémoire vivante. Elle lui enlève son apparence figée. On ne peut presque plus parler de stockage, mais plutôt de culture d'un nouveau germe.

Héraclite ne disait-il pas qu'on n’entre jamais deux fois dans la même rivière ?

En effet, l'eau de cette rivière n'est jamais la même d'un instant à l'autre. Donc, la personne qui entre dans la rivière en sort et entre à nouveau vient de faire l'expérience d'une rivière totalement nouvelle. Mais ce n'est pas tout ! L'homme en question a lui aussi changé. Quand il est entré dans l'eau la première fois, il était plus jeune de quelques secondes ou minutes. Entre-temps, des milliers de cellules sont mortes et d'autres sont nées. En outre, sa pensée, sa perception, l'image qu'il se fait de lui et du lieu, après la première expérience, ne seront plus les mêmes lorsqu'il la reproduira la deuxième fois.

Alors, peut-on considérer qu'il existe un niveau de conscience ultime ?

Est-il possible de figer la réalité, la perception que l'on a de soi et du monde ?

Toute la recherche doit évoluer sur des postulats nouveaux. On ne peut plus reposer sur une vision figée des choses et la multidimensionnalité s'impose de plus en plus dans l'esprit des êtres humains.