Quand la mémoire se tourne vers l'avenir


Les phénomènes de la mémoire n'ont pas fini de nous surprendre. L'imagerie cérébrale a facilité grandement la recherche en nous permettant d'identifier les parties du cerveau qui correspondaient aux différents types de mémoire.

Il existe, par exemple, une mémoire que l'on nomme épisodique parce qu'elle permet de situer un événement dans le temps et l'espace. Elle est donc celle qui nous permet de nous souvenir d'un lieu à une date précise tout en évoquant ce qui s'est passé.

Les chercheurs en neurosciences se sont rendu compte qu'une personne présentant une lésion au niveau de l'hippocampe (zone qui gère la mémoire spatiotemporelle) ne pouvait plus se remémorer certains événements de son passé, de même qu'elle ne pouvait plus se projeter dans l'avenir. Il fallait donc en comprendre la raison et confirmer ou non l'hypothèse selon laquelle la perte de la mémoire du passé faisait perdre toute possibilité d'un futur.

Liliane Manning de l'université Duke aux États-Unis est la première à proposer une expérience en laboratoire auprès de personnes saines, pour vérifier si les zones du cerveau qui impliquent la mémorisation spatiotemporelle sont les mêmes que celles qui concernent la projection dans le futur.

Les personnes choisies devaient se souvenir d'un événement vécu le vendredi de la semaine passée et ensuite se projeter dans l'avenir le vendredi de la semaine suivante. Cet exercice permit grâce à l'imagerie cérébrale (IRM) de constater que l'hippocampe et le cortex préfrontal antéro-médian étaient les deux régions cérébrales activées durant l'exercice.

La conclusion qui en a découlé, c'est que le cerveau a besoin de puiser dans la mémoire du passé pour se faire une représentation du futur. Si la mémoire vient donc à manquer, le cerveau n'arrive plus à se définir dans le futur, en tous les cas d'une manière cohérente.

L'expérience ne s'arrête pas là, car d'autres questions sont à présent soulevées. Est-ce la seule possibilité que le cerveau connaisse pour se représenter le futur ?

Ne sommes-nous pas capables de nous projeter en des lieux parfaitement inconnus qui ne font référence en rien à notre expérience passée ?

Une chose est cependant certaine, pour que notre capacité à nous projeter dans l'avenir soit possible, il faut que notre cerveau puise dans les ressources qui lui sont habituelles pour peut-être, un jour, développer d'autres possibilités.

Troubles de la mémoire


Toute maladie y comprise virale peut avoir des conséquences heureusement réversibles sur la mémoire. Dès que le système immunitaire est sollicité pour faire face à la maladie ou si une douleur vient perturber un individu, le ressent immédiatement une diminution de sa concentration. Son cerveau se focalisera davantage sur la maladie ou la douleur, car son but est de nous aider à survivre. Il privilégiera donc ces deux aspects au profit de la mémorisation.

Bien entendu, certaines maladies ciblent le système nerveux et dans ce cas, les conséquences sont bien plus graves encore.

Par exemple, la maladie d'Alzheimer détériore progressivement le cerveau en affectant dans un premier temps la mémoire courte et finalement, la mémoire au long terme.

Certains indices permettent de lever la suspicion ou de la confirmer.

Si vous constatez qu'une personne âgée de votre famille souffre de troubles de la mémoire et l'ignore, il convient de s'en inquiéter. Généralement, on repère de la confusion chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Ils répètent souvent la même question, perdent le réflexe de la marche, oublient qui ils sont, leur âge, quand ils doivent manger ou s'habiller...

Cette maladie est évolutive et actuellement on ne connaît aucun traitement pouvant l'arrêter.

Dans le cas de l'artériosclérose qui entraîne le durcissement des artères, l'oxygénation du cerveau devient de plus en plus rare. Cette maladie survient quand le taux de cholestérol et le dépôt de calcium s'accumulent dans la paroi des artères. Le sang peut alors difficilement circuler.

Normalement, cette maladie concerne davantage les personnes qui ont plus de soixante ans. Les risques s'accroissent en cas d'obésité ou d'hypertension artérielle.

Le cerveau ne pouvant pas vivre sans une irrigation régulière et constante, il va de soit, qu'à la diminution de l'oxygène, ses facultés diminuent considérablement entraînant des problèmes irréversibles.

Les tumeurs cérébrales sont aussi des causes importantes de troubles de la mémoire. Les cellules cancérigènes peuvent se multiplier n'importe où dans le cerveau et selon l'endroit, influencer considérablement les troubles associés. Habituellement, ce sont des gliomes qui se forment, une sorte de tumeur qui agit au niveau des cellules gliales. Ces cellules ont pour rôle de nourrir les neurones. Quand la tumeur grossit, elle génère une pression sur une partie du cerveau qui alors manque d'approvisionnement sanguin, c'est alors qu'apparaissent les troubles les plus importants. Si la zone du langage est touchée, le patient peut perdre l'usage de la parole.

On peut ajouter à cette petite liste le syndrome de la fatigue chronique. C'est une maladie dont on ignore encore les causes. On sait seulement que la fatigue est à la fois physique et morale, alors que la personne qui en souffre ne fait pas d'effort particulier pouvant à ce point l'affaiblir. D'ailleurs, le repos ne modifie en rien cette sensation de fatigue. Cette fatigue affecte particulièrement la concentration et donc la mémoire.

Les autres raisons souvent évoquées pour la perte de mémoire concernent la prise de certains médicaments comme les anti-anxiolytiques, les antidépresseurs et les somnifères.

Résoudre les troubles de la mémoire


Parfois, la mémoire nous joue des tours, mais sans que cela nous affecte réellement, car c'est un phénomène passager, issu d'une fatigue momentané ou d'un surmenage.

Quand une personne est amenée à diagnostiquer un trouble de la mémoire, c'est qu'elle vient de franchir le seuil des causes simples. Il va lui falloir dépasser ses propres peurs et affronter avec courage le diagnostic des médecins spécialisés. Cette étape représente un véritable défi. Car rééduquer sa mémoire avant qu'elle ne défaille complètement reste une épreuve difficile à franchir.

Ce sont normalement des neurologues et des neuropsychologues qui traitent ce genre de problèmes. Il leur faudra dans un premier temps établir le diagnostic final puis envisager le traitement adéquat.

Si une personne de votre famille souffre d'Alzheimer ou de trouble de la mémoire lié à son vieil âge, il est recommandé de consulter ce genre de médecins.

Des examens vont nécessiter l'imagerie cérébrale ou exiger que le patient subisse une batterie de tests neuropsychologiques. Par exemple, le Wechsler est un éventail de tests qui consiste à évaluer les performances cognitives d'une personne. Ces tests s'adressent à des adolescents comme à des adultes ou à des personnes âgées.

L'utilisation de ce test peut servir à orienter un adolescent dans sa scolarité. Dans ce cas, le test sera accès essentiellement sur la mémoire des chiffres, de l'arithmétique, du vocabulaire et de la compréhension.  

Chez un adulte ou une personne âgée, le test s'orientera sans doute davantage sur l'organisation spatiale et temporelle, mais aussi sur la conceptualisation, le raisonnement logique ou de synthèse.

Bien sûr, on cherchera à évaluer la mémoire immédiate, la perception des images, l'adaptation à la réalité, le schéma corporel, etc.

Le test dans sa globalité sert à identifier les troubles cognitifs neurologiques ou psychiatriques.

Quand une personne de notre famille est affectée par une maladie occasionnant des troubles importants de la mémoire, il est préférable de s'assurer le soutien d'une association ou d'un service hospitalier spécialisé. Le personnel sera alors en mesure de vous guider dans les démarches à suivre. Cette épreuve ne concerne pas que la personne malade, mais toute la famille. Il faut pouvoir se relayer pour souffler un peu et arriver à s'organiser. Car une personne qui présente des défaillances mémorielles peut devenir un lourd fardeau pour ses proches. C'est pourquoi les associations se sont activées pour donner les informations concernant les soins, les aides à domiciles, les possibilités d'hospitalisation de jour, etc.